Conférence : Magda Helena Dziubinska, 28 avril 2017

Conférence : Magda Helena Dziubinska, 28 avril 2017

La prochaine conférence de la Société des Américanistes aura lieu le vendredi 28 avril 2017, à 18 h, dans la salle de cours n°2 du musée du quai Branly-Jacques Chirac


Magda Helena Dziubinska
du Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative

Devenir Reine dans une société sans roi. Une approche anthropologique des concours de beauté amérindiens
(c) Magda Helena Dziubinska
Les concours de beauté sont devenus l’élément central de festivités dont les Amérindiens sont les principaux acteurs : le Jour de l’Indien au Brésil, les fêtes patronales au Guatemala, les fêtes d’anniversaire des communautés natives au Pérou, les cérémonies pow-wow en Amérique du Nord, pour ne nommer que quelques unes d’entre elles. Inspirés des grands spectacles nationaux et adaptés aux contextes locaux, ces concours de beauté alternatifs constituent souvent un espace d’affirmation de la différence culturelle où les identités, les appartenances et les rapports entre les groupes autochtones et les sociétés dominantes sont construits et négociés. Cet objet d’étude encore peu exploré sera au cœur du dossier thématique du prochain numéro du Journal de la Société des Américanistes dont les principales problématiques seront abordées dans la première partie de la conférence. L’analyse de cas ethnographiques explorera les liens entre les concours de beauté amérindiens et le pouvoir politique, en révélant notamment la diversité des conceptions du beau et les enjeux liés aux processus de patrimonialisation des cultures indiennes. Dans un deuxième temps, à partir d’enquêtes ethnographiques menées chez les Kakataibo (groupe linguistique pano) d’Amazonie péruvienne, j’étudierai un concours de beauté atypique : son objectif n’est pas de marquer la différence culturelle mais de mettre en scène la figure de la femme blanche, idéalisée et transformée en objet de désir. La description de la maîtrise des techniques du corps et des dispositions affectives, nécessaire pour devenir Reine kakataibo, mettra en lumière la dimension performative de ce jeu singulier d’imitation et de séduction.

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