07/05/2025 – C. J. Allen : « Perspectives ethnographiques sur la maçonnerie inca en pierre »
Cher(e)s membres de la Société des Américanistes,
Nous avons le plaisir de vous annoncer que la prochaine conférence de la société se tiendra mercredi 7 mai 2025, de 16h30 à 18h30 dans la salle de cours 2 du musée du Quai Branly
Catherine J. Allen (Professor Emeritus, Département Anthropologie, George Washington University), y présentera : Chaque pierre est unique. Perspectives ethnographiques sur la maçonnerie inca en pierre.
« Le mur était stationnaire, mais ses lignes étaient visibles et sa surface changeante, comme celle des rivières en crue en été » (J. M. Arguedas, Los Ríos Profundos).
La maçonnerie inca en pierre suscite depuis longtemps l’émerveillement et la curiosité. Plutôt que de tailler des blocs de pierre identiques et de les assembler avec du mortier, les maçons incas traitaient chaque pierre individuellement. Ainsi, chaque pierre d’une grande muraille comme Hatun Rumiyuq à Cuzco est unique. Chacune a été soigneusement finie puis assemblée avec les autres, sans joint ni mortier. L’irrégularité des pierres et l’absence de mortier rendent les murs résilients aux tremblements de terre, car les pierres peuvent bouger pendant la secousse et se tasser les unes contre les autres lorsque la crise est passée. De plus, certains murs incas, comme ceux de Sacsahuaman et d’Ollantaytambo, sont composés de monolithes véritablement gigantesques qui ont dû être transportés sur des distances considérables depuis leurs carrières. La recherche a mis en lumière la manière dont ces exploits ont été réalisés, mais à quoi de tels efforts pouvaient-ils servir ? S’agit-il de l’expression grandiose de la domination impériale ? De l’art pour l’art ? Peut-être. Mais avant de tirer des conclusions hâtives, nous devons comprendre la maçonnerie inca dans les termes de Carolyn Dean qui évoque une « culture de la pierre ». Quelles hypothèses ontologiques ont influencé les relations des maçons incas avec leur support en pierre ? Je suggère que la recherche ethnographique sur les compréhensions andines contemporaines de la pierre pourraient apporter un nouvel éclairage sur cette question.
La conférence sera donnée en anglais
Prière de vous présenter directement à l’entrée du musée (37 quai Branly), sans passer par les caisses. Le plan Vigipirate impose aux agents de sécurité du musée à ne pas autoriser l’introduction de valises (même cabines), sacs de voyage, sacs à dos, sacs de sport…